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Microfictions

2 juillet 2012

Lette à l'administration

Chère Administration,

 

Jusqu'ici, nous n'avons pas été dans les meilleurs termes. Je viens aujourd'hui tenter d'enterrer la hache de guerre. Je ne sais pas qui est à blâmer dans cette histoire. Peut être que je me suis conduit stupidement et naïvement.

Depuis ma naissance tu t'es chargée de moi, m'a donné un numéro, des numéros : sécurité sociale, numéro INE, numéro de compte, de carte d'identité, codes divers... Je te comprends, tu es ordonnée et tu aimes bien que chaque chose soit à sa place, dans sa case. Je ne te le reproche pas, Administration, après tout tu n'es pas humaine, tu ne sais pas que nous n'aimons pas être définis par des chiffres.

Je t'écris régulièrement, et c'est une correspondance cordiale, bien que parfois sèche, rarement houleuse, souvent sibylline, que nous entretenons. Voilà. Je voulais te demander si tu pouvais mettre moins de chiffres, ça aiderait à notre entente. J'ai conscience de l'absurdité de te demander ça numériquement (une suite binaire de 0 et de 1, finalement ce ne sont encore que des chiffres).

Bref, nos derniers courriers échangés étaient plutôt secs, et l'incompréhension a eu raison de mon courage : j'ai arrêté de t'écrire. Je prend donc mon clavier pour rouvrir le dialogue, et j'espère que tu ne m'en veux pas de vouloir rester humaine, de ne pas toujours rentrer dans les cases que tu as fabriquées.

Je te remercie de m'avoir lue, et j'espère que cette lettre te trouvera dans de bonnes dispositions,

 

Bien cordialement,

 

Violaine Oh

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26 juin 2012

Lettre au Chat de Shrodinger

Cher Chat de Shrodinger,

 

Je t'ai rencontré pour la première fois il y a quelques années. Alice m'avait abandonnée, elle avait préféré le Lièvre de Mars et le Chat du Cheshire, follement plus amusants, et sûrement de meilleure compagnie que moi. Toujours est-il que je me retrouvais seule.

Non, je ne t'ai pas trouvé dans un livre compliqué sur la physique quantique, dans une caisse mort et vivant à la fois. Non, je t'ai bien trouvé dans un laboratoire. Mais tu étais bien vivant. Michael Crichton m'avait pris par la main et m'avait emmenée où l'écume quantique transporte, dans les laboratoires d'ITC au beau milieu de l'Arizona.

Tu étais là dans ta cage, farouche et agressif, monstrueux, même. Tu étais présent dans deux réalité à la fois, toutes les deux visibles, c'était là ton étrangeté. Le docteur Shrodinger n'était pas là, pourtant j'ai bien vu en quoi, même hors de ta boite hermétique, tu étais mort et vivant.

J'imagine que jamais tu ne lira cette lettre, victime de la science, victime de la fiction. Victime du cerveau d'Edwin Shrodinger qui a imaginé que tu pouvais être mort et vivant dans ta boite. Mais je ne m'ennuyais déjà plus, et bien que tu sois devenu chat de laboratoire, tu ne manquais pas de panache ni de grâce.

Cher Chat de Shrodinger, j'ignore toujours si tu es mort ou vivant, j'ignore également si tu sais lire l'humain. Quoi qu'il en soit, n'hésite pas à poser ta patte humide sur une feuille de papier et à me l'envoyer. Ce ne sera pas une preuve, ce sera une réponse.

 

Bien à Toi,

Violaine Oh

27 avril 2012

TT (Tourisme Tokyoïte)

Vendredi 9 mai 2256

Tokyo – Japon

 

Il est neuf heures dix, je suis en retard. Mon groupe m'attends sûrement devant la gare de Shinjuku. Oui, ils sont bien là, une dizaine d'Européens à l'air perdu. C'est marrant, maintenant que j'y pense, ça fait bien un siècle que le type caucasien n'est plus si rare que ça en Asie, même au Japon. Les vertus du métissage sans doute. Pourtant, ils pourraient avoir marqué « touristes » sur le front qu'on ne les repéreraient pas aussi bien.

Ça les fait rêver, Tokyo, la civilisation japonaise et sa culture millénaire. Ils en baveraient d'envie si leur éducation de bourgeois occidentaux les y autorisaient. Regardez moi ça! Aucune gène, ils fixent les passants sans retenue! Il y en a aussi en Europe des androïdes, c'est pas nouveau!

« Konnichiwa! »

Et les voilà qui applaudissent, je ne sais jamais si c'est à cause de mon retard ou parce que j'utilise un mot de japonais ancien. Ils me mettent mal à l'aise. Voilà, je voulais absolument éviter ça, une vieille dame et son dogroïd se sont arrêtés à notre hauteur.

« Ohayo Gosaimasu!

_ Bonjour! Je peux vous aider?

Oh la la! Elle parle fort en plus. Aller, présente bien, soit polie!

_ Excusez moi, Mademoiselle, c'est vous qui faite la visite du vieux Tokyo?

_ Oui, madame, j'allais justement partir avec ce groupe.

_ Très bien, parce qu'ils affolent mon Shiro! »

Évidemment, le dogroïd est blanc, il s'appelle Shiro, que d'imagination!

Allons nous en, on a trop trainé.

« Mesdames et Messieurs, si vous voulez bien me suivre! »

Je vais les faire marcher, ça leur fera les pieds. Un petit détour par le parc de Shinjuku Chuo-Koen, il a été préservé comme au XXI ème siècle, les mêmes arbres, les mêmes bancs, les clochards en moins, ça gâchait la carte postale.

Voilà, voilà, ils sont content, ils ont leur parc à la japonaise. Ils m'agacent, il y en a au moins 6 avec des polaroïds numériques, et ça secoue, et ça secoue... Ils ont l'air ridicules!

Suite de la visite : le musée du Japon. Ça fait 50 ans qu'il existe mais là ils l'ont perfectionné : des mises en scènes de la vie quotidienne avec automates plus vrai que nature, de l'antiquité au XX ème siècle. Il y a même un mini-bocal qui montre en boucle le bombardement nucléaire de Hiroshima! C'est d'un glauque!

Dans la salle consacrée à l'Ere d'Edô il y a une représentation permanente de Kabuki. Même si je sais que ce sont des androïdes, je ne peux pas m'empêcher d'être tristes pour eux... On en trouve pour tous les goûts, du jeux de Go contre un androïde à la cérémonie du thé, en passant par le tir à l'arc, le sumo, le forgeage des sabres... Et ils sont ravis de savoir qu'ils vont pouvoir ramener un bout de Japon dans leur bagages : tout ce qui est fabriqué ici se vend dans la boutique du musée!

Bon, et si je les perdaient? Mieux : je les abandonne ici.

Ils ne font plus attention à moi, je vais m'éclipser... Je sais pas pourquoi j'ai pris ce petit boulot : je ne supporte pas les gens!

Ouf, on respire un peu! Respirer c'est un grand mot vu la pollution, mais je déteste l'air filtré des bâtiments publics, il laisse un goût métallique dans la bouche! Gauche-droite, personne de mon groupe en vu. Direction le Peak Lounge, je vais m'y commander une bière bien fraîche que je vais siroter en regardant les gens...

 

 

Samedi 10 mai 2256

Tokyo – Japon

 

Treize heure. Ils ont tous fini de déjeuner dans un de ces restos à touristes de Asakusa. Le restaurant est devant un temple, ça ravit les touristes et les moines shintos, qui vendent des babioles plus ou moins traditionnelles et portes-bonheurs.

« Vous êtes de Tokyo?

_Pardon? »

Je ne comprends pas cette question. Je viens de nulle part.

« Vous êtes de Tokyo? »

Je vais répondre un truc bidon il me lâchera, et je pourrais continuer à tirer sur ma digi-cigarette. Ils sont fort en marketing. Depuis l'interdiction du tabac en 2085 au sommet international de Mexico, ils ont inventés des fausses cigarettes sans tabac, ni nicotine, qui se consument comme des vraies.

« Je viens de Hiroshima. Je suis arrivée à Tokyo il y a 10 ans. »

C'est bidon, mais c'est pas grave, ça justifie mes yeux bridés, et ils me croient 100% japonaise. C'est mieux pour le commerce.

« Ah! J'imagine que vous avez déjà visité le Genbaku Dome, alors?

_ Non, je n'y ai jamais mis les pieds. »

Ouch, mauvais plan, mais je n'y suis réellement jamais allée. Bon, il me tourne le dos dépité. Je vais sûrement devoir faire une croix sur mon pourboire aujourd'hui encore.

Suite de la visite : le Grand temple Bouddhiste. Le Japon possédant la meilleure technologie au monde en matière de robotique, le gouvernement à décidé d'en mettre partout. Le Grand temple, c'est de la déprime à l'état pure : pas âme qui vive, sauf les touristes.

Ils ont poussé le concept jusqu'à reproduire la scène de Tintin au Tibet, dans la lamaserie. Comme plus personne, à part quelques fondu ne lisent ces vieilles BD – faut dire que les albums, c'est pas pratique et ça passe pas bien les années – il y a des écriteaux reproduisant la planche originale et expliquant le contexte. C'est très incongru de voir ce robot simuler une transe et s'élever dans les airs. J'ai beau faire la visite régulièrement, je ne m'y ferait jamais!

Bon, 15h35, on devrait déjà être parti. Rappel des troupes : « Onegai shimasu! S'il vous plaît, on va à la visite suivante! »

Ils me suivent, ils vont adorer la visite suivante! Moi beaucoup moins... Direction Shiodome, pour ça on prend le métro. Ah! J'ai oublié de les compter! 1... 2... …. 16! Ok. Ces directives m'agacent, ils sont grands, non? J'ai l'impression de m'occuper d'une classe de primaire. Heureusement que je n'en ai pas perdu aujourd'hui.

AH! OH! Ecoutez les! Ils sont ravis de voir ce vieux débris qu'est devenu la Tour de Tokyo. Allez y!Sortez vos polaroïds numériques! Ici, on est très fort pour conserver les ruines. Il n'y a qu'a voir le Genbaku Dome : intact depuis 1945. La Tour de Tokyo, c'est pareil : intact depuis 1958! Et ça fait la fierté du Japon, une tour plus grande que la tour Eiffel. Laquelle de toutes façons a été dégommée en 2189 par des extrémistes sectaires. Il n'y a plus rien a comparer.

Bon, on monte. Coup de bol pour mes touristes, le temps est clair, ils ont leur vue du Fujiyama. Moi, ça commence à m'énerver leurs appareils et leurs dégaines de touristes. L'avantage c'est qu'ici ils ne sont pas les seuls. Ils ne sont pas plus discret pour autant. Pourquoi sont ils aussi impolis?

Ah, non! On ne demande pas au garde si on peut monter plus haut, on peut pas c'est tout. Aller, demi tour, tout le monde descend. Ma journée est terminée, « Sayonara! », j'espère ne jamais vous revoir. « Arigato pour le pourboire. »

 

21 avril 2012

Le fleuve

J'ai vécu dans sa boucle. J'ai vu les saisons passer, les fleurs faner, les feuilles tomber, et chaque fois, quand la mort semblait l'emporter, elle renaissait à nouveau.

Comme une mère elle m'a élevée. Elle m'a bordée tant de fois dans son lit, tant de fois son bras m'a entouré. Tous les jours j'ouvrais mes volets sur sa nouvelle beauté, j'admirais sa surface tantôt lisse et miroitante, tantôt ondulante. Combien d'heures l'ai-je ainsi regardée?

Sur cette route, dans cette ville dont je ne connais que les quais, de cette maison-bateau où je suis devenue adulte. Les pies l'ont moquée, les mouettes l'ont huée, elle a enflé, et sa colère a bien faillit déborder plus d'une fois. Pourtant sa patience est proverbiale, et le soir, si on tend l'oreille on peut l'entendre chanter. Ce n'est pas très mélodique, un ensemble rythmé de clapotis et de cliquetis, c'est un orchestre, agrémenté parfois par le chœur des canards colverts.

Et il faut partir. J'irai dans une autre ville, et elle sera là, et elle ne sera plus la même. Ailleurs, elle aura changé et sera devenue plus sombre, pourtant elle aura encore une éclatante beauté. Le temps passera et, sans cesse renouvelée, elle sera éternelle.

19 avril 2012

Un cimetière

La route avait été longue, une journée et une nuit. Nous étions arrivés au petit matin, nous nous sommes dépliés hors de la voiture, précautionneusement et avions éveillés Maria et Antonio qui nous avaient patiemment attendus.

Le soleil s'était levé, et sa chaleur avait fait monter des collines environnantes une odeur de miel et de bétail, et les cigales avaient entamé leur chant. Je n'ai qu'un souvenir vague de cette arrivée. J'avais dormi dans la voiture, mais je n'était pas reposée. Pourtant, nous n'avions pas envie de dormir. Nous avons parcourus les rue déserte du village. Le vacher passa avec son troupeau, suivi par une nuée de chiens. Les poules nous regardèrent, leurs yeux avides et froids, attendant le déjeuner.

Plus tard, alors que le soleil était sur le déclin, Maria nous proposa d'aller avec elle au cimetière voisin, rendre visite à son père. Nous le trouvions là, en bordure d'une allée, une tombe toute simple, sans marbre. Elle nous raconta les grandes lignes de sa vie avec son accent chantant, et passa à la tombe suivante, qui était celle d'un oncle, ou d'une cousine, je ne me souvient plus. Maria connaissait les gens, elle connaissait les morts.

Autour de nous, le vent soufflait, chaud et doux, le soleil était écrasant et malgré cette population de décédés alentour, l'odeur de miel continuait de venir des collines sèches couvertes d'oliviers. Maria continua de nous détailler la vie des morts enterrés là, allant d'une tombe à l'autre, s'enfonçant de plus en plus dans le petit cimetière. Celui là avait émigré, celle-ci avait été institutrice, celle-là encore était morte dans un accident de voiture.

Au bout de l'allée centrale il y avait des emplacements vides et des concessions à louer. C'était le bout du cimetière, Maria conclut la visite d'une seule phrase : « Là, c'est pour ceux qui ne sont pas encore mort. » Et nous avons fait demi tour.

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18 avril 2012

Nog

Le premier porte une salopette de travail bleue. Le second n'est plus qu'un tout petit tas, assis comme il le peut sur le siège, de l'autre côté du bureau.

« J'ai mal, docteur, dit le petit tas

_ Je ne suis pas docteur, répond le mécanicien

_Ça n'empêche que j'ai mal.

La pièce est exigüe, il s'y entasse un fatras indescriptible de ferraille graisseuse. Au centre de la pièce, le bureau trône, antiquité industrielle en aluminium, brillant, un peu menaçant. De part et d'autres deux chaises. L'une à haut dossier, une vraie chaise de bureau recouverte en imitation cuir, la seconde tient plus du tabouret à dossier, rafistolée de bric et de broc.

Le petit tas pousse un énième soupir métallique, le mécanicien, posé en majesté derrière son bureau, le regarde comme on regarde le désespoir. Il n'y a plus rien à faire, et ce n'est pas son patronyme, Frankenstein, qui va lui imposer de jouer les savants fous. A tous hasard, il demande quand même :

« Qu'est ce qui vous amène?

_J'ai mal partout, mes sens me quittent, je ne veux pas mourir. Docteur, aidez moi!

_Je ne suis pas docteur, répète le mécanicien, qui flatté malgré tout, se penche sur le petit tas devant lui, vous dites perdre vos sens?

_Oui, voyez comme ma vue baisse, écoutez comme j'entends mal, goûtez comme ma langue ne goûte plus. Et là, dit-il en pointant une main tremblante sur son cœur, là, j'ai comme un vide. »

Frankenstein se lève et contourne le bureau. Debout à côté de la chaise il regarde attentivement la petite chose assise et chancelante. Il finit par s'accroupir pour se mettre au niveau de la créature, ni vivante, ni morte, semblable à un robot de cuisine qui l'apostrophe encore une fois :

« Sauvez moi, docteur, je sais que je suis vieux, je sais que je tombe en ruine, mais je ne mérite pas ça.

_Donnez moi d'abord votre nom. J'aime savoir de qui je m'occupe.

_Je n'ai pas de nom.

_Allons, vous avez bien un prénom alors, un surnom, voire même un numéro de série? »

Sur la chaise, le petit tas s'agite. Les mots ''numéro de série'' le mettent mal à l'aise. Lui qui a rêvé de ne plus jamais être une machine, le voilà face à un mécanicien qui n'est pas du tout psychologue. Il fronce les sourcils et lève son bras gauche, résigné. Frankenstein tend ses grosses mains noires de cambouis et saisi avec une infinie délicatesse le maigre membre.

« N0G 1500XBT 8, Je vais vous appeler Nog.

_Si vous voulez, répond Nog, résigné et humilié.

_Bon, je ne suis pas médecin, mais il va falloir que je vous examine quand même. », soupire Frankenstein en se redressant. Il s'essuie négligemment les mains sur son bleu de travail, et contourne à nouveau le bureau. Il fait signe à Nog de le suivre par la petite porte derrière, celle qui semble être apparue comme par magie, par la grâce du regard de Frankenstein. Nog se lève péniblement, enjambe comme il peut le fatras au sol et passe devant le mécanicien qui lui tient la porte. Avant de la franchir, il jette un œil par dessus son épaule et voit le bureau, luisant d'un éclat presque malveillant sous le fouillis qui le recouvre. Il hâte le pas et passe la petite porte en trébuchant, Frankenstein à sa suite.

La pièce est encore plus petite que le bureau. Elle est également très encombrée. Sur le mur à droite de la porte, il y a un établis sur lequel les outils sont éparpillés. Au milieu de la pièce un énorme fauteuil, comme celui d'un dentiste, tend ses bras et offre son dossier. Nog ne se sent vraiment pas à l'aise et commence à trembler. Le mécanicien s'assoit sur un petit tabouret et invite la petite chose tétanisée qu'il vient de baptiser à s'asseoir dans l'impressionnant fauteuil.

« Ne bougez vous je vais vous sangler, dit Frankenstein tout en maintenant le petit corps qui s'agite en position sur l'assise.

_J'ai peur docteur, chuchote Nog entre deux quintes de toux.

_Allons, ne vous inquiétez pas, ce ne sera pas douloureux, voyez, je vais ouvrir le capot sur votre poitrine, juste là. »

Nog gémit et plisse les yeux, il essaie de contenir sa toux et de rester immobile comme il le peut. A l'aide d'un tournevis Frankenstein ouvre le petit capot et inspecte les circuits de la créature à bout de souffle. Il sait ce qui ne va pas. Il n'a pas besoin de lire dans les puces et les fils conducteur de Nog pour comprendre.

Nog va mourir de ne pas être humain. Frankenstein en a lu des histoires de pygmalions, a commencer par Mary Shelley. Il se souvient de l'histoire de Pinocchio, cette marionnette de bois qui voulait être un vrai petit garçon. Nog est comme le pantin de bois : il n'attend qu'une chose, devenir humain. Mais la magie des contes de fées n'opèrera pas, et le mécanicien le sait. Avec la plus grande délicatesse, il remet dans le petit corps les composants qui le font tant souffrir et referme le capot.

Nog tend une main et saisit celle de Frankenstein. Avec toute sa force il la sert et murmure : « Merci docteur. » avant d'éteindre les diodes qui lui servaient d'yeux.

 

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